Le 21 décembre vu par les médias…

RTBF : Les directeurs et directrices de l’enseignement fondamental tirent à nouveau la sonnette d’alarme sur leur surcharge de travail

RTL-TVI : Les directeurs de l’enseignement fondamental ont manifesté à Bruxelles

LN24 : Pour les dirlos, trop c’est trop?

LN24 : Les directeurs reçus par la ministre Caroline Désir

BX1 : Manifestation des directions d’écoles fondamentales francophones à Bruxelles

La Libre : Trop c’est trop”, “Toujours en retard !”: à bout, les directions du fondamental manifesteront mardi

Le Soir : «Trop, c’est trop»: les directeurs du fondamental manifestent ce mardi

Le Soir : Enseignement: la grosse colère des directeurs du fondamental

Le Soir : Enseignement: une enveloppe pour les directions des écoles fondamentales

Moustique : Les directeurs d’écoles dénoncent le surmenage qu’ils subissent

L’Echo : “Pour les dirlos, trop c’est trop”

L’avenir : Un directeur d’école (Tournai/Harchies) à la ministre: “Écoutez-nous et aidez-nous”

Le 21 décembre… le RDV à ne pas manquer !

Le moment est important.

Pour la première fois de notre histoire, les directions du fondamental des différents réseaux unissent leur force pour faire entendre leur voix ce 21 décembre à 10h30.

Vous trouverez l’invitation à rejoindre le mouvement en cliquant ici.

Soyons nombreux… l’occasion est trop belle que pour la laisser passer. Inscrivez-vous ici !

Nous remercions tout spécialement Dominique Verlinden, collègue directeur du communal, à l’origine de cette action qu’il veut la plus ouverte possible. Les prémices peut-être d’une nouvelle association regroupant des représentants élus dans chaque réseau. L’avenir nous le dira.

De nombreux PO et Associations de Parents nous ont déjà fait part de leur soutien et nous les en remercions.

Indemnité forfaitaire

Dans la circulaire 8373 que les ministres ont signée personnellement, l’indemnité forfaitaire de 100€ est accordée au « membre du personnel enseignant dont la charge est composée du travail en classe et pour la classe ou être membre du personnel exerçant une fonction de sélection et de promotion à prestations complètes, à l’exception des directeurs, ou être comptable dans l’enseignement organisé par la FWB ; »

Ce n’est pas pour les 100€ que nous nous battons. Exclure les directeurs est une mesure vexatoire et qui marque, année après année, le manque de considération totale pour ceux qui s’investissent le plus au sein des écoles, tous les soirs et week-end compris.

Comment le gouvernement peut-il laisser faire cela ?

NON à la suppression de l’intégration !

Lettre à la minsitre de Marie Godeau, Directrice de l’école St Joseph (Naast)

Madame la Ministre,

Depuis plusieurs semaines, je vous écris chaque soir dans ma tête.
Je vide mon sac, je propose des idées, j’enrage souvent…
Je recule le moment où je vais réellement oser prendre la plume parce que je me dis que mon avis de directrice d’une « petite » école ne sera probablement pas entendu ni écouté.
Pourtant, je crois que je n’arriverai plus à être sereine si je continue à subir les décisions sans partager mon vécu et l’impact que les décisions prises auront sur mes élèves, mes institutrices et mon école.

Madame la Ministre, les pôles territoriaux, des équipes pluridisciplinaires au service des écoles, quel merveilleux projet !

Des équipes pluridisciplinaires qui viendront sur le terrain aider les enseignants à mettre en place les aménagements raisonnables, qui échangeront leurs savoirs, qui soutiendront les réflexions des enseignants, … Pour certaines écoles, cela pourra sûrement être un plus. Cela encouragera, je l’espère, certaines équipes à se mettre en réflexion et à réellement accompagner TOUS les enfants de manière efficace et équitable.

Oui mais voilà, dans mon école, ces réflexions, ces aménagements, cette ouverture, cette équité pour chaque enfant sont mis en place. Tout cela se vit, se construit et s’améliore depuis plusieurs années.
(groupes de besoins, cahier de réussites, adaptation des objectifs, temps additionnel, dépassement, …)
J’ai la chance d’avoir une équipe d’enseignantes bienveillantes et motivées qui ont à cœur de faire évoluer chaque enfant.

Tout ce travail de réflexion a été possible grâce à l’équipe enseignante de mon école mais elle n’était pas seule. Depuis plusieurs années, nous accueillons des élèves en intégration.

Et chez nous, l’intégration est plus qu’une réussite ! Ce n’est pas un moment où l’on sort un enfant de sa classe pour que son institutrice puisse souffler, comme je l’ai déjà entendu. C’est un travail d’équipe qui se crée et qui se met en place autour des enfants pour les enfants.
Le fruit de ce travail, améliore le quotidien de TOUS les enfants, en intégration ou non.
La présence de l’équipe d’intégration DANS les classes AVEC l’enseignant ou auprès des enfants lors des prises en charge logopédiques par exemple est pour moi VITALE !!! L’aide individuelle apportée à 1 enfant dit « en intégration » profite à d’autres présentant les mêmes difficultés.
Les échanges générés par ces moments de CO-enseignement sont capitaux pour le suivi des élèves.
Le travail de collaboration avec l’intégration permet à l’enseignant de découvrir d’autres approches pédagogiques plus spécifiques pour lesquelles il n’est pas formé, celles-ci sont profitables à l’entièreté de la classe. De cette manière, les aides apportées ne sont pas uniquement destinées à l’enfant en intégration, elles sont élargies à l’ensemble de la classe. Si celui-ci a besoin de revoir par exemple, les natures de mots, d’autres enfants ayant le même besoin vont bénéficier de cette aide. Des activités en petits groupes ou en CO-enseignement en classe (titulaire + membre de l’équipe pluridisciplinaire de l’intégration) sont donc organisées. Et s’il est vrai que certains enfants ont besoin de périodes en individuel, ceci n’est pas la norme dans notre établissement.
Je pense à un de mes élèves présentant une importante dysphasie. Fin de première primaire, il ne savait ni lire ni écrire et son langage était incompréhensible. Un suivi à l’extérieur par une logopède spécialisée (qui travaille l’aspect langagier avec lui) a débuté grâce aux observations judicieuses d’une logopède de l’intégration travaillant avec un autre enfant de la classe. L’année scolaire suivante, cet élève a aussi pu bénéficier d’un suivi de l’intégration. En un an, cela lui a permis d’apprendre à lire et à écrire à partir d’une méthode spécifique que mes enseignantes ne maîtrisent pas. Au départ, il a eu besoin d’un suivi individuel mais à présent, la personne de l’intégration travaille en grande partie avec lui en classe et apporte son aide tant à l’enseignante qu’à d’autres élèves.
Quel parcours aurait eu cet enfant sans l’intégration ? Il est évident qu’il aurait dû être réorienté vers de l’enseignement spécialisé que vous trouvez trop onéreux.
Sachez que l’intégration a permis de maintenir un grand nombre de mes élèves dans le parcours de l’enseignement ordinaire.
Si je soutiens et crois au bienfondé des pôles territoriaux, je ne peux que m’insurger sur la décision d’en finir avec les intégrations telles qu’elles sont organisées pour le moment.
Supprimer l’aide de l’intégration sur le terrain, NON !!!
Repenser le cadre de l’intégration, OUI et grand OUI à l’aide des équipes des pôles territoriaux.
Envoyez-nous des personnes spécialisées pour nous aider de manière continue dans les classes. Nous avons besoin de personnes ressources sur qui s’appuyer et avec qui collaborer tout le temps pour tous les enfants et pas uniquement pour mettre un aménagement en place à un moment précis.

Je veux vous exprimer ma très grande crainte face à cette décision.

Madame la Ministre pour que mon équipe ne s’épuise pas et continue son travail formidable avec TOUS les enfants qui nous sont confiés, nous avons besoin de BRAS ! De présences sur le terrain AVEC les enfants, AVEC les enseignants.

Avec mon « capital périodes », je peux organiser 5 classes primaires, je vais prier pour avoir de nouveau 1 mi-temps APE et quelques périodes « d’entité » afin de pouvoir assurer 6 classes. (Il me manque 20 périodes en ayant 105 élèves en primaire.) Car j’ai la chance d’être dans une entité où les périodes de reliquat sont mises en commun et redistribuées aux écoles en fonction de critères précis.
Pensez-vous qu’il est humainement possible de mettre en place de la différenciation et des aménagements raisonnables en travaillant avec plus de 30 élèves regroupés dans un cycle ??? C’est ce que nous devrons pourtant faire si les aides citées plus haut n’arrivent pas et nous devrons aussi subir progressivement la diminution des aides liées à l’intégration.

Donnez-moi le mode d’emploi pour faire de l’EXCELLENCE !

Si vous poursuivez dans cette idée de stopper l’intégration, il est alors URGENT que le « capital périodes » des écoles soit revu à la hausse, qu’il permette aux enseignants de ne pas se retrouver seuls tout le temps face à leur classe.
Mon école a toujours eu à cœur d’accepter tous les enfants, nous accueillons des élèves abimés, blessés par un enseignement souvent rigide. Nous accueillons des enfants dys, multidys avec TDA(H), des enfants en difficulté sans diagnostic car tous n’ont pas la chance, les moyens d’être suivis à l’extérieur de l’école. Mon école grâce à la pédagogie qui y est mise en place est souvent considérée par les parents comme « l’école de la dernière chance ». (Je n’aime pas cette expression car mon école serait donc considérée comme une chance alors que l’enseignement spécialisé serait vécu comme un échec, une fin, … )
Nous dépassons largement les statistiques de pourcentage d’enfants à besoins spécifiques dans nos classes et pourtant nous continuons à enseigner à tous les enfants sans dys, sans difficulté, HP avec le niveau d’exigence des référentiels et cela grâce aux aides des équipes de l’enseignement spécialisé.
Grâce aux périodes d’aide de l’intégration, nous mettons sur pied des groupes de besoins et ceux-ci profitent à tous les élèves.
On nous demande de plus en plus de pallier les besoins paramédicaux des enfants et dans un même temps, on nous supprime l’aide apportée sur le terrain par les équipes de l’enseignement spécialisé.
On nous demande de faire de l’enseignement individualisé, spécifique, adapté aux besoins de chacun sans plus recevoir les aides des paramédicaux !!!
Si à ce problème, vous me répondez que des heures FLA peuvent être ajoutées à ce capital périodes, je peux vous réécrire un courrier de 2 pages. Le système FLA s’il part d’une bonne intention est largement à revoir…
Nous avons nos limites dans l’enseignement ordinaire ! (Quel horrible mot ! Quand on parle d’enseignement, on devrait parler d’EXTRAordinaire !).
Et les enfants atteignent eux aussi parfois leurs limites !
L’enseignement spécialisé reste pour beaucoup d’enfants LA meilleure opportunité pour eux ! Il a toute sa raison d’être et de continuer à exister pour tous ces enfants en souffrance qui ont atteint leurs limites dans l’enseignement ordinaire et qui retrouveront la confiance, le goût d’apprendre dans l’enseignement spécialisé.

Au fil de mes discussions avec les différents acteurs qui gravitent autour de mon école, direction de l’école spécialisée et PMS entre autres, une chose m’attriste et me met très en colère.
La mise en place de ces pôles territoriaux mettent en concurrence les acteurs de l’école, c’est comme cela que je le ressens.
Et dans cette mise en place, n’avez-vous pas oublié le rôle que nos CPMS pourraient jouer ?
L’union fait la force, Madame la Ministre, dans l’enseignement aussi !
J’espère que je serai au moins lue et dans le meilleur des cas entendue.

Veuillez recevoir, Madame la Ministre, mes salutations distinguées,

Marie Godeau
Directrice de l’école St Joseph (Naast)