FLA : Lettre à la ministre et à ses collaborateurs

Madame La Ministre,

Mesdames, Messieurs,

Une fois de plus, force est de constater que l’on se moque de nous et de notre travail. Trop, c’est trop!

Les directions sont choquées de lire que le mode de calcul FLA/DASPA annoncé est à nouveau modifié dans un sens encore plus défavorable pour nos écoles.

Le passage du coefficient 0,4 à 0,3 s’appliquait à tous les élèves FLA à partir du 1er octobre 2021. C’est ce qui nous avait été annoncé! A noter également que les tests FLA sont prévus pour les élèves de la M2 à la P4. Sans doute que les élèves de 5e et 6e années n’en ont plus besoin. Comme c’est cohérent! Comment peut-on allouer des moyens et puis se dire « c’est de trop, ça ne va plus »? Notre quotidien, à nous, notre priorité, la nôtre, c’est l’encadrement de nos élèves et surtout des élèves en difficulté.

Vous vous appuyez sur le Décret du 7 février 2019… fallait-il attendre la fin du mois de juin 2021 pour communiquer avec les écoles des changements à venir, en plus de manière imprécise et même contradictoire ?

Lors de nos travaux de préparation en entité, même très dépités, nous avions tenu compte de cette réalité au 1er octobre. En imposant maintenant la date du 1er septembre, vous mettez à mal tout le travail effectué. Cela représente des jours de travail, mais en êtes-vous bien conscients?

En plus, cette année, nous avons dû tenir compte des prioritaires entités à 480 jours (encore une idée saugrenue) qui a encore occasionné un travail supplémentaire : un vrai tirage de cheveux pour une règle allant totalement à l’encontre de l’Enseignement d’Excellence, celui-là même qui est tellement appelé de leurs voeux par les politiciens. Une fois de plus : du n’importe quoi!

Comme dit précédemment, trop c’est trop! Quand allez-vous faire preuve de bon sens et de respect par rapport à notre profession de direction d’école?

Nous ne savons plus comment vous saluer, nous ne savons plus que dire, que faire pour que vous entendiez notre vif mécontentement.

Nous terminerons en restant polies et vous demandons avec insistance de prendre en considération ce qui précède et de reporter cette modification au 1er octobre 2021.

Bien à vous,

Pour le bureau du Collège

TOUMPSIN Christine , Présidente

RANDAXHE Anette, membre du bureau

FLA… on croit rêver !

Le passage de 0,4 à 0,3 à partir du 1er octobre 2021 et la restriction des années concernées avaient déjà mis les directions en grosse difficulté pour changer l’organisation des équipes et pour revenir sur des promesses d’engagements.

Nous sommes très « choqués » de lire que le mode de calcul annoncé est à nouveau modifié dans un sens encore plus défavorable aux écoles.

Il n’est pas possible d’annoncer maintenant qu’il y a un nouveau changement et que ce qui se trouve dans Primver n’est pas une source fiable.

Ce qui a été annoncé doit maintenant rester d’application.

Le SeGEC et le Collège ont déjà réagi avec force.

Circulaire de rentrée non reçue, règles modifiées en dernière minute… Quel amateurisme !

Et on veut un enseignement d’excellence !  C’est où, que le bât blesse ?

Corrections CEB

Une information nous est parvenue selon laquelle les enseignants devraient corriger dans leur école les CEB d’une autre école.
Au-delà de l’aspect pratique, ce qui choque les directions et les enseignants, c’est le manque de confiance régulièrement affiché à leur égard.
Après leur bienveillance dont on semblait déjà douter, voilà maintenant leur honnêteté mise en question.
A priori, tout comme aux chaines de corrections, les directions et enseignants refuseront fermement de participer à ce jeu-là.

Il n’est pas question non plus pour les directeurs de jouer “facteur quotidien” ou d’appuyer un encodage centralisé.

Le Collège des Directeurs rappelle sa demande d’arrêter la comédie des chaînes de corrections. OUI, on peut faire confiance aux enseignants et aux directions.

Un “Pacte d’Excellence” pour le Cabinet et son Administration ?

On a exigé de l’Ecole de pouvoir poser un regard critique sur ses pratiques et même d’être évaluée par tous ses « usagers » : parents, élèves, enseignants et Pouvoir Organisateur.

L’Ecole attend donc maintenant le même courage de ceux qui exercent également une influence importante sur son action.
Aucune école ne sera JAMAIS excellente si elle ne peut compter à son tour sur une administration proactive qui tourne parfaitement en support du terrain.
Pour ce faire, il lui faut un Cabinet faisant preuve d’autorité parce qu’il joue son rôle avec prévoyance et de manière éclairée.

 

NON à la suppression de l’intégration !

Lettre à la minsitre de Marie Godeau, Directrice de l’école St Joseph (Naast)

Madame la Ministre,

Depuis plusieurs semaines, je vous écris chaque soir dans ma tête.
Je vide mon sac, je propose des idées, j’enrage souvent…
Je recule le moment où je vais réellement oser prendre la plume parce que je me dis que mon avis de directrice d’une « petite » école ne sera probablement pas entendu ni écouté.
Pourtant, je crois que je n’arriverai plus à être sereine si je continue à subir les décisions sans partager mon vécu et l’impact que les décisions prises auront sur mes élèves, mes institutrices et mon école.

Madame la Ministre, les pôles territoriaux, des équipes pluridisciplinaires au service des écoles, quel merveilleux projet !

Des équipes pluridisciplinaires qui viendront sur le terrain aider les enseignants à mettre en place les aménagements raisonnables, qui échangeront leurs savoirs, qui soutiendront les réflexions des enseignants, … Pour certaines écoles, cela pourra sûrement être un plus. Cela encouragera, je l’espère, certaines équipes à se mettre en réflexion et à réellement accompagner TOUS les enfants de manière efficace et équitable.

Oui mais voilà, dans mon école, ces réflexions, ces aménagements, cette ouverture, cette équité pour chaque enfant sont mis en place. Tout cela se vit, se construit et s’améliore depuis plusieurs années.
(groupes de besoins, cahier de réussites, adaptation des objectifs, temps additionnel, dépassement, …)
J’ai la chance d’avoir une équipe d’enseignantes bienveillantes et motivées qui ont à cœur de faire évoluer chaque enfant.

Tout ce travail de réflexion a été possible grâce à l’équipe enseignante de mon école mais elle n’était pas seule. Depuis plusieurs années, nous accueillons des élèves en intégration.

Et chez nous, l’intégration est plus qu’une réussite ! Ce n’est pas un moment où l’on sort un enfant de sa classe pour que son institutrice puisse souffler, comme je l’ai déjà entendu. C’est un travail d’équipe qui se crée et qui se met en place autour des enfants pour les enfants.
Le fruit de ce travail, améliore le quotidien de TOUS les enfants, en intégration ou non.
La présence de l’équipe d’intégration DANS les classes AVEC l’enseignant ou auprès des enfants lors des prises en charge logopédiques par exemple est pour moi VITALE !!! L’aide individuelle apportée à 1 enfant dit « en intégration » profite à d’autres présentant les mêmes difficultés.
Les échanges générés par ces moments de CO-enseignement sont capitaux pour le suivi des élèves.
Le travail de collaboration avec l’intégration permet à l’enseignant de découvrir d’autres approches pédagogiques plus spécifiques pour lesquelles il n’est pas formé, celles-ci sont profitables à l’entièreté de la classe. De cette manière, les aides apportées ne sont pas uniquement destinées à l’enfant en intégration, elles sont élargies à l’ensemble de la classe. Si celui-ci a besoin de revoir par exemple, les natures de mots, d’autres enfants ayant le même besoin vont bénéficier de cette aide. Des activités en petits groupes ou en CO-enseignement en classe (titulaire + membre de l’équipe pluridisciplinaire de l’intégration) sont donc organisées. Et s’il est vrai que certains enfants ont besoin de périodes en individuel, ceci n’est pas la norme dans notre établissement.
Je pense à un de mes élèves présentant une importante dysphasie. Fin de première primaire, il ne savait ni lire ni écrire et son langage était incompréhensible. Un suivi à l’extérieur par une logopède spécialisée (qui travaille l’aspect langagier avec lui) a débuté grâce aux observations judicieuses d’une logopède de l’intégration travaillant avec un autre enfant de la classe. L’année scolaire suivante, cet élève a aussi pu bénéficier d’un suivi de l’intégration. En un an, cela lui a permis d’apprendre à lire et à écrire à partir d’une méthode spécifique que mes enseignantes ne maîtrisent pas. Au départ, il a eu besoin d’un suivi individuel mais à présent, la personne de l’intégration travaille en grande partie avec lui en classe et apporte son aide tant à l’enseignante qu’à d’autres élèves.
Quel parcours aurait eu cet enfant sans l’intégration ? Il est évident qu’il aurait dû être réorienté vers de l’enseignement spécialisé que vous trouvez trop onéreux.
Sachez que l’intégration a permis de maintenir un grand nombre de mes élèves dans le parcours de l’enseignement ordinaire.
Si je soutiens et crois au bienfondé des pôles territoriaux, je ne peux que m’insurger sur la décision d’en finir avec les intégrations telles qu’elles sont organisées pour le moment.
Supprimer l’aide de l’intégration sur le terrain, NON !!!
Repenser le cadre de l’intégration, OUI et grand OUI à l’aide des équipes des pôles territoriaux.
Envoyez-nous des personnes spécialisées pour nous aider de manière continue dans les classes. Nous avons besoin de personnes ressources sur qui s’appuyer et avec qui collaborer tout le temps pour tous les enfants et pas uniquement pour mettre un aménagement en place à un moment précis.

Je veux vous exprimer ma très grande crainte face à cette décision.

Madame la Ministre pour que mon équipe ne s’épuise pas et continue son travail formidable avec TOUS les enfants qui nous sont confiés, nous avons besoin de BRAS ! De présences sur le terrain AVEC les enfants, AVEC les enseignants.

Avec mon « capital périodes », je peux organiser 5 classes primaires, je vais prier pour avoir de nouveau 1 mi-temps APE et quelques périodes « d’entité » afin de pouvoir assurer 6 classes. (Il me manque 20 périodes en ayant 105 élèves en primaire.) Car j’ai la chance d’être dans une entité où les périodes de reliquat sont mises en commun et redistribuées aux écoles en fonction de critères précis.
Pensez-vous qu’il est humainement possible de mettre en place de la différenciation et des aménagements raisonnables en travaillant avec plus de 30 élèves regroupés dans un cycle ??? C’est ce que nous devrons pourtant faire si les aides citées plus haut n’arrivent pas et nous devrons aussi subir progressivement la diminution des aides liées à l’intégration.

Donnez-moi le mode d’emploi pour faire de l’EXCELLENCE !

Si vous poursuivez dans cette idée de stopper l’intégration, il est alors URGENT que le « capital périodes » des écoles soit revu à la hausse, qu’il permette aux enseignants de ne pas se retrouver seuls tout le temps face à leur classe.
Mon école a toujours eu à cœur d’accepter tous les enfants, nous accueillons des élèves abimés, blessés par un enseignement souvent rigide. Nous accueillons des enfants dys, multidys avec TDA(H), des enfants en difficulté sans diagnostic car tous n’ont pas la chance, les moyens d’être suivis à l’extérieur de l’école. Mon école grâce à la pédagogie qui y est mise en place est souvent considérée par les parents comme « l’école de la dernière chance ». (Je n’aime pas cette expression car mon école serait donc considérée comme une chance alors que l’enseignement spécialisé serait vécu comme un échec, une fin, … )
Nous dépassons largement les statistiques de pourcentage d’enfants à besoins spécifiques dans nos classes et pourtant nous continuons à enseigner à tous les enfants sans dys, sans difficulté, HP avec le niveau d’exigence des référentiels et cela grâce aux aides des équipes de l’enseignement spécialisé.
Grâce aux périodes d’aide de l’intégration, nous mettons sur pied des groupes de besoins et ceux-ci profitent à tous les élèves.
On nous demande de plus en plus de pallier les besoins paramédicaux des enfants et dans un même temps, on nous supprime l’aide apportée sur le terrain par les équipes de l’enseignement spécialisé.
On nous demande de faire de l’enseignement individualisé, spécifique, adapté aux besoins de chacun sans plus recevoir les aides des paramédicaux !!!
Si à ce problème, vous me répondez que des heures FLA peuvent être ajoutées à ce capital périodes, je peux vous réécrire un courrier de 2 pages. Le système FLA s’il part d’une bonne intention est largement à revoir…
Nous avons nos limites dans l’enseignement ordinaire ! (Quel horrible mot ! Quand on parle d’enseignement, on devrait parler d’EXTRAordinaire !).
Et les enfants atteignent eux aussi parfois leurs limites !
L’enseignement spécialisé reste pour beaucoup d’enfants LA meilleure opportunité pour eux ! Il a toute sa raison d’être et de continuer à exister pour tous ces enfants en souffrance qui ont atteint leurs limites dans l’enseignement ordinaire et qui retrouveront la confiance, le goût d’apprendre dans l’enseignement spécialisé.

Au fil de mes discussions avec les différents acteurs qui gravitent autour de mon école, direction de l’école spécialisée et PMS entre autres, une chose m’attriste et me met très en colère.
La mise en place de ces pôles territoriaux mettent en concurrence les acteurs de l’école, c’est comme cela que je le ressens.
Et dans cette mise en place, n’avez-vous pas oublié le rôle que nos CPMS pourraient jouer ?
L’union fait la force, Madame la Ministre, dans l’enseignement aussi !
J’espère que je serai au moins lue et dans le meilleur des cas entendue.

Veuillez recevoir, Madame la Ministre, mes salutations distinguées,

Marie Godeau
Directrice de l’école St Joseph (Naast)

Cri du cœur d’un directeur d’école

Retour de la Commission de l’Education au parlement du 23 mars 2021 : cri du cœur d’un directeur d’école

Réponse à la carte blanche par Marc Vande Weyer, directeur de l’Institut Marie Immaculée – Ecole fondamentale (Anderlecht)

 

1.5        Question de Mme Marie-Martine Schyns à Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation, intitulée «Cri du cœur d’un directeur d’école: quel appui de la Fédération Wallonie-Bruxelles?»

Mme Marie-Martine Schyns (cdH). – La carte blanche d’un directeur d’école publiée dans la presse le 11 mars 2021 a mis en évidence le rôle joué au quotidien par les directeurs des écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les propos du directeur sont mesurés et empreints de son amour du métier et de son engagement pour les élèves. Il se réfère à un article décrivant l’expérience d’une enseignante de Châtelineau et les «héros du quotidien à l’heure des comptes» dans le contexte de la Covid-19. Sans pour autant nier le travail des enseignants dans leurs classes, il regrette que, dans l’article, «aucune référence n’est faite à ceux qui, dans le monde de l’enseignement, ont vraiment été les acteurs de première ligne, les directrices et directeurs». Il rappelle toutes les consignes sanitaires, parfois contradictoires, imposées dans des circulaires publiées à une cadence importante et précédées par des annonces sur les réseaux sociaux. Il dénonce l’ingérence du pouvoir régulateur dont les consignes, notamment sur la suspension de l’obligation scolaire ou sur les décisions des jurys ou conseils de classe, ne sont pas toujours appréciées ni nécessaires. Il dénonce aussi la clé de répartition du plan de relance européen pour la rénovation des bâtiments scolaires. Il conclut sa carte blanche – et je cite – en regrettant que «la Fédération Wallonie-Bruxelles ne prenne pas la réelle mesure de nos difficultés malgré des discours cajoleurs qu’elle nous envoie via la ministre Désir qui s’est d’ailleurs fait une spécialité de ne communiquer avec nous que par la presse et les médias. Nous constatons que la situation des directions n’intéresse pas la Fédération WallonieBruxelles. Elle ne manque pourtant pas une occasion pour nous donner des tâches complémentaires et nous donner des responsabilités qui me font souvent perdre le sommeil.» Pour ce directeur, comme pour beaucoup de personnes, la situation devient très compliquée étant donné la multiplication des règles et des responsabilités.

Madame la Ministre, quelle est votre réaction à cette carte blanche? Consultez-vous régulièrement les associations des directions, organes représentatifs des directions existant depuis plus de 25 ans? Votre cabinet ou l’administration ont-ils créé des groupes de travail avec les associations de direction pour traiter, en amont, des changements ou réformes à venir ou d’autres thématiques qui ne sont pas reprises dans le Pacte pour un enseignement d’excellence?

Même si ce n’est pas la revendication de l’auteur de la carte blanche, avez-vous planifié la réflexion sur la tension barémique des directions? Pour rappel, cette expression désigne la différence trop ténue entre le salaire d’un enseignant et celui d’un directeur. Quelles sont les prochaines mesures prévues par le Pacte pour les directions? Quelles mesures d’incitation prévoyez-vous pour pallier la difficulté des pouvoirs organisateurs à remplacer les directeurs et directeurs adjoints?

Dans sa carte blanche, le directeur avance que 30 % des écoles bruxelloises durant la première vague et ensuite 65 % des écoles bruxelloises durant la deuxième vague ont reçu des «recommandations» pour retravailler leur plan de pilotage. Comment expliquez-vous cette hausse? Toutes les écoles de la deuxième vague ont-elles finalisé leur plan de pilotage? En raison de la crise, vous avez prolongé, l’année passée, le délai d’élaboration des plans de pilotage. À quelles dates les écoles de la troisième vague doivent elles le déposer?

Mme Caroline Désir, ministre de l’Éducation. – Je lis toutes les cartes blanches qui concernent l’enseignement ou qui me sont adressées, j’ai donc aussi lu avec attention celle du directeur d’école dont vous parlez. Je suis consciente de l’investissement exigé par l’exercice de cette fonction, particulièrement en période de crise sanitaire. Je regrette les constats posés dans la carte blanche, car je considère que les directions jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement de leur école. La semaine dernière, j’ai rencontré pour la deuxième fois cette année les associations de directeurs de l’enseignement libre fondamental et de l’enseignement libre secondaire. À cette occasion, j’ai écouté leurs retours du terrain et j’ai répondu à leurs questions. Nous avons convenu de tenir des réunions à intervalles réguliers et de réactiver le groupe de travail des directeurs de l’enseignement libre et de l’enseignement officiel.

La revalorisation barémique des directions sera abordée globalement dans les discussions liées à la réforme de la formation initiale des enseignants (FIE). Les grandes orientations Pacte pour un enseignement d’excellence concernant le développement du leadership des directions sont inscrites dans l’avis n° 3. Vous-même, en tant que ministre, aviez commencé à les mettre en œuvre en proposant des dispositions visant à revoir les conditions de recrutement et de nomination des directions. J’ai poursuivi ce travail et le Parlement a adopté le décret du 4 février 2021 portant des mesures diverses concernant les fonctions de promotion et de sélection dans l’enseignement, qui prévoit des allègements en fin de carrière pour les directeurs.

Les travaux encore à entreprendre concernent, d’une part, les modalités de mise en place d’une structure collégiale de directions et, d’autre part, l’évaluation des directions en lien avec celle des enseignants. Concernant le recrutement des directions, le décret du 14 mars 2019 modifiant diverses dispositions relatives aux fonctions de directeur et directrice, aux autres fonctions de promotion et aux fonctions de sélection a notamment facilité l’accès à la fonction de directeur. Il a adapté les conditions statutaires à remplir de sorte que les membres du personnel ne doivent plus être nommés ou engagés à titre définitif et il a revu les procédures d’appels aux candidats. Si le décret a fait augmenter le nombre de candidatures reçues par certains pouvoirs organisateurs depuis septembre 2019, d’autres continuent par contre à éprouver des difficultés pour remplacer leur direction ou direction adjointe.

Enfin, s’il est exact que 30 % des écoles bruxelloises de la première vague ont reçu des recommandations lors de l’élaboration de leur plan de pilotage, la proportion est toutefois de 49 % pour la deuxième vague et non pas 65 %. Lorsque les délégués au contrat d’objectifs (DCO) formulent une recommandation motivée à l’établissement, il s’agit de s’assurer que le contrat soit de la meilleure qualité possible. Une recommandation n’est donc pas négative en soi, elle vise à améliorer la qualité intrinsèque des plans de pilotage pour qu’ils répondent au mieux aux besoins des établissements.

Sur les 49 % d’écoles bruxelloises de la deuxième vague qui ont reçu des recommandations, 65 % ont soumis à ce jour un plan de pilotage adapté à leur délégué au contrat d’objectifs. Pour les écoles de la troisième vague, j’avais reporté la date de dépôt des plans de pilotage en raison du contexte sanitaire. Les écoles concernées devront déposer leur plan de pilotage entre le 1er janvier 2022 et le 30 avril 2022. Nous en avons également débattu au sein de cette commission lors de l’examen du projet de décret de confirmation des arrêtés de pouvoirs spéciaux adoptés pendant le premier confinement.

Mme Marie-Martine Schyns (cdH). – Merci d’avoir rappelé la date d’échéance du dépôt des plans de pilotage que j’avais perdue de vue et merci d’avoir corrigé le pourcentage des écoles bruxelloises de la deuxième vague qui ont reçu des commentaires. Comme vous le soulignez, 65 % d’entre elles ont déjà déposé leur plan de pilotage adapté, ce qui démontre que les directeurs d’écoles prennent ce travail au sérieux malgré le contexte de crise.

Je ne suis pas satisfaite de votre réponse sur la tension barémique entre les directeurs et les enseignants. La réforme de la FIE se fait attendre et son calendrier est incertain. Lier la tension barémique à la réforme FIE ne permettra pas aux directeurs d’écoles d’obtenir une réponse concrète à court terme. Il faudrait plutôt l’intégrer dans les discussions sur l’accord sectoriel.

Je suis, par contre, ravie que vous rencontriez les associations des directeurs de l’enseignement secondaire et de l’enseignement fondamental du réseau libre. Il est toutefois important de rencontrer aussi celles des autres réseaux. C’est donc une bonne initiative de relancer le groupe de travail des directeurs du réseau libre et du réseau officiel, qui aurait pu être relancé plus tôt pour éviter la naissance d’un ressenti négatif dans le chef de certains directeurs.

Manque de considération de la part des élus et de leur administration totalement déconnectés des réalités du terrain.

Carte blanche par Marc Vande Weyer, directeur de l’Institut Marie Immaculée – Ecole fondamentale (Anderlecht)

Cliquez ici pour la consulter dans le journal Le Soir

 

Samedi 6 mars 2021. Dans le calme du matin, je suis tombé sur Le Soir du mercredi 3 mars 2021 et sur les articles des pages 6 et 7 relatifs aux «héros du quotidien à l’heure des comptes». Un de ces articles était consacré au monde de l’enseignement à travers l’expérience d’une enseignante de Châtelineau dans le contexte Covid…

Bien que je ne me considère en rien comme un héros, la lecture de cet article m’est revenue comme une gifle dans la figure car, une nouvelle fois aurais-je envie de dire, aucune référence n’est faite à ceux qui, dans le monde de l’enseignement, ont vraiment été les acteurs de première ligne, les directrices et directeurs ! Même si je reconnais évidemment le mérite des enseignants qui ont dû déployer des trésors d’imagination au pied levé pour conserver le contact avec leurs élèves, ce sont les directions qui ont dû et qui doivent encore organiser au quotidien la vie dans nos écoles avec des règles qui changent constamment au rythme des réunions du Conseil National de Sécurité devenu, entre-temps, le Comité de Concertation.

Pour moi et la majeure partie de mes collègues, il n’y a pas eu de 1er confinement ! Il n’y a pas eu un seul jour depuis le 16 mars 2020 où je n’ai pas été à mon école pour continuer à en assumer la gestion : celle du personnel ouvrier, celle de l’accueil des enfants en garderie, de l’organisation des cours à distance avec l’impression et la préparation de centaines de dossiers de travail pour des familles au moyen numérique limité, pour communiquer avec les parents et sans oublier évidemment la vie administrative d’une école qui, même ralentie, ne s’est jamais arrêtée, y compris dans le chef de la FWB.

Nous avons aménagé, déménagé et équipé seuls et sans aide financière nos écoles pour qu’elles puissent répondre aux normes sanitaires afin de réaccueillir partiellement certains élèves au mois de mai. Nous avons tout dû déconstruire moins d’une semaine plus tard afin de rouvrir complètement les écoles alors que le principe de l’obligation scolaire n’avait pas été réinstauré selon le vœu de la Ministre Désir, ce qui a permis ainsi aux retards scolaires de s’accentuer davantage.

Une adaptation et de la pédagogie permanente

On nous a contraints à nous déplacer les dimanches pour recevoir des masques pour les professeurs et les élèves au mépris de l’organisation de notre vie privée.

Au mois de septembre 2020, nous avons entamé l’année scolaire avec une organisation en 4 codes couleurs avec des interdits et des possibles qui n’étaient déjà plus les mêmes 2 mois plus tard. S’adapter, toujours s’adapter ! Expliquer, se montrer pédagogue avec des élèves, des parents, des profs qui n’y comprennent plus rien et qui pensent que c’est la direction qui promulgue les règles.

Être au front encore et toujours pour gérer les frustrations et la tristesse d’une vie scolaire amputée de ces moments conviviaux : plus de fêtes, plus de classes vertes, plus de sorties, plus d’activités artistiques ou autres dans l’école, pas de visite de Saint-Nicolas, fini la possibilité de jouer avec son copain d’une autre classe par respect des fameuses bulles, plus de réfectoire ni de repas chauds…

Car pour tous les acteurs de la vie d’une école, le premier interlocuteur et parfois le premier punching-ball, c’est la directrice ou le directeur !

Nous devons jongler avec les protocoles sanitaires lourds et volumineux de la FWB pour le temps scolaire sans oublier ceux de l’ONE pour le temps extrascolaire. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Nous devons assurer l’hybridation sans aucun moyen humain et financier car toutes les aides sont réservées au secondaire. Toutefois, la directrice ou le directeur est responsable et doit rendre des comptes aux DCO (Délégués au Contrat d’Objectifs) sur les moyens mis en place.

Pas de prime pour les directions

Dans le même ordre d’idée, l’article du 3 mars dernier parlait également de la prime de 100 euros perçue en décembre par les enseignants pour l’achat de matériel informatique. Cette prime est bien octroyée dans le cadre du pacte d’excellence et n’a effectivement aucun lien avec la crise du Covid. Il faut toutefois souligner que cette prime est bien accordée aux seuls enseignants et que les directeurs et directrices ne perçoivent rien au prétexte qu’ils ont reçu un PC portable de la FWB. Dans mon cas, ce PC reste de manière permanente à l’école car il est fastidieux de le débrancher tous les soirs et de le transporter quotidiennement. Lorsque je travaille depuis la maison, ce qui est pratiquement le cas tous les jours, c’est bien mon matériel personnel que j’utilise et c’est bien moi qui paye les cartouches d’encre et le papier. Il y a des gestes symboliques qui, quand ils ne sont pas accordés, sont vécus comme des véritables humiliations !

Des complications, de vague en vague

Et puis malgré tout, la vie continue !

Le dépôt des Plans de Pilotage des écoles de la vague 2, plusieurs fois reporté et qui a finalement été maintenu, à l’inverse des écoles de la vague 3. Aucune bienveillance n’a été accordée par une administration complètement déconnectée de la réalité et malgré les discours bienveillants d’une Ministre qui l’est tout autant.

Alors que 30% des écoles bruxelloises avaient reçu des «recommandations» lors de la vague 1 et avaient dû, peu ou prou, retravailler leur Plan de Pilotage, ce chiffre est monté à 65% pour les écoles de la vague 2 ! De qui se moque-t-on ?

Des enseignants abandonnés par leur ministère

Des écoles et des équipes doivent parfois retravailler complètement leur PPIL en l’espace de 40 jours alors que le travail en grand groupe est compliqué pour ne pas dire impossible du fait des règles sanitaires !

Dans un contexte de pénurie d’enseignants et alors que les règles d’engagement avaient été simplifiées en septembre 2020 pour permettre l’engagement des personnes non porteuses du titre, celles-ci ont été durcies sous la pression des syndicats depuis le mois de janvier dernier, ce qui n’a fait qu’accentuer les difficultés d’encadrement. Dans mon école, à ce jour, 4 profs sont absents de longue durée et ne seront à l’évidence pas remplacés.

Les heures dites «COVID» et «FLA (Français Langue d’Apprentissage)» sont dévoyées car nous sommes contraints d’utiliser ces moyens complémentaires normalement dévolus pour aider les enfants en difficulté pour «boucher les trous» et remplacer les titulaires de classes absents! Et pourtant, nous devrons tôt ou tard rendre des comptes sur la différenciation mise en place et sur le comment nous avons fait pour lutter contre le décrochage scolaire.

Dès lors, les inégalités se creusent, les retards s’accentuent. Des jeunes professeurs se sentent perdus et impuissants face à de telles disparités dans leur classe. Dans mon école, 2 jeunes profs ont déjà perdu pied et se retrouvent en congé de maladie ! Comment les aider ? Rien n’est mis en place !

Des enfants déboussolés

Et puis malgré tout, la vie continue toujours !

Et les enfants dans tout cela ?

Certains vivent des situations extrêmement compliquées qui ont évidemment été accentuées durant le confinement.

Violence intrafamiliale, logement exigu et promiscuité, fracture numérique, etc. Certaines situations sont alarmantes et nous nous sentons complètement démunis.

Certains enfants m’ont avoué ne sortir de chez eux que pour venir à l’école ! Parfois avec le souci du respect des règles sanitaires, mais plus souvent par une approche tronquée de la maladie liée à la culture des enfants. Le directeur est le réceptacle de toutes ces frustrations.

L’école doit alors faire face à des enfants pour qui l’école est la seule sortie et qui débordent d’énergie dans tous les sens du terme. Ce besoin de bouger, de courir, de jouer et de rencontrer d’autres enfants est naturel mais nous avons dû apprendre à gérer ce trop-plein ! Les enfants sont déboussolés, ont perdu leurs repères, dorment mal et sont stressés suite à ce confinement. Je n’ai jamais eu autant d’accidents dans mon école : chutes et bosses à gogo, lunettes cassées et même un enfant hospitalisé pour commotion sévère ! Tout cela est difficile à gérer.

Des parents exclus de la vie scolaire

La vie dans nos écoles est également bouleversée du fait que nous ne pouvons plus laisser entrer les parents et que ceux-ci sont contraints de rester à la porte ! Mais comment vivre avec cela ?

Les parents sont des interlocuteurs essentiels dans la vie d’une école fondamentale ! Cela a été un déchirement pour moi d’interdire à une maman d’un enfant de 2 ans et demi qu’elle ne pouvait pas l’accompagner en classe pour son 1er jour d’école au mois de septembre dernier !

Un matin, un papa m’a demandé de donner une boîte à tartines à son enfant qui l’avait oubliée à la maison. Quand je lui ai demandé qui était son professeur, il m’a répondu qu’il ne savait pas, qu’il ne l’avait jamais vu !

Les réunions de parents se passent par téléphone, ce qui est impersonnel et manque d’empathie.

Certains parents aussi sont déboussolés que leurs enfants. Plusieurs ont perdu leur emploi et n’ont plus trop de perspectives. Nous entendons parfois des confessions lourdes et tristes. D’autres ont clairement des problèmes financiers et en deviennent agressifs. Les enfants sont des éponges et ils ne sortent jamais indemnes de ces situations compliquées.

Avec ma collègue, car heureusement nous sommes deux directeurs dans mon école, nous avons été contraints de revoir notre manière de travailler. Tous les matins et soirs, qu’il pleuve ou qu’il neige, nous mettons un point d’honneur à être présents, au portail ! Des parents ont des choses à nous dire, à nous confier et nous devons rester en contact avec eux. C’est parfois lourd mais nécessaire.

Dans le même temps, les contacts sont parfois difficiles et tendus car, encore une fois, nous sommes en première ligne pour tenter de leur expliquer ces protocoles qui évoluent sans cesse. C’est évidemment les interdits qui sont les plus compliqués à faire passer.

Au retour des vacances de Noël, on nous a moralement obligés à jouer le rôle de gendarme afin de faire respecter la quarantaine pour ceux qui ont voyagé à l’étranger. J’ai parfois dû contacter des gens durant les vacances mêmes pour rappeler les règles…

Jusqu’à 16 classes fermées

Dans la période septembre-octobre, nous avons eu 26 profs absents pour maladie de courte ou de longue durée et j’ai dû fermer 16 classes pour 1 ou 7 jours au maximum : parfois pour des raisons sanitaires, mais le plus souvent pour des raisons organisationnelles. A défaut d’enseignant et de «joker», je n’avais personne pour prendre la classe en charge. Des profs nous prévenaient à 19h ou 20h de leur absence pour le lendemain. Je n’ai jamais souhaité communiquer des fermetures de classes par mail et j’ai toujours tenu à contacter les parents personnellement. Avec ma collègue, nous avons passé plusieurs soirées à téléphoner pour annoncer la mauvaise nouvelle. Tout cela est source de stress et de tension.

Gérer l’urgence au quotidien

Ma collègue est devenue la championne du Tetris ! Alors qu’elle a un rôle d’accompagnement pédagogique des profs, elle passe son temps à organiser les remplacements des profs absents et à composer et recomposer des horaires quand cela est possible ! Elle est profondément frustrée de cette situation car ce n’est pas l’image qu’elle se faisait de la fonction.

Depuis le mois de janvier, la FWB oblige désormais les directions à consulter les instances de concertation avant de décider une fermeture organisationnelle ! Mais quelle ineptie et manque de considération ! Comme si une direction qui agit toujours dans l’urgence prenait plaisir à fermer une classe et à mettre les parents dans l’embarras ! Comme si, quand on est informé à 20h qu’on n’a pas de solution pour le lendemain, on a la capacité de consulter qui que ce soit. Tout ceci est un frein, une entrave et une source de ras-le-bol !

Lors du 1er confinement comme aujourd’hui, notre école a dû et doit impérativement rester ouverte. En mars dernier, c’était pour permettre au personnel dit «essentiel» de travailler. Aujourd’hui, c’est sans doute plus pour ne pas freiner la vie économique et le besoin des parents de travailler.

Encore de lourdes réformes, malgré tout…

La seule leçon que je tire de cette situation, c’est que le monde de l’enseignement (et l’article du 3 mars pourrait le laisser penser) est essentiel !

Comment alors comprendre que notre secteur ne soit pas privilégié pour la vaccination ? Pour moi, c’est un non-sens et sans cette protection nécessaire, les directions d’école devront, une fois de plus, se débrouiller pour organiser l’encadrement en cas de 3e ou 4e vague fortement envisageable.

Enfin, il est pour moi hallucinant de constater la déconnexion ou la méconnaissance manifeste de la FWB par rapport à notre situation ! Après une période de léger flottement en mars 2020, aujourd’hui, la vie administrative a repris son cours, comme si de rien n’était. Diverses réformes, qu’il serait fastidieux de détailler ici, vont arriver et auront un impact non négligeable sur notre charge de travail qui va se modifier et s’accentuer. La vie à l’heure du Covid n’est pas en mode pause pour tout le monde !

… Mais pas au profit de tous

La cerise sur le gâteau, au titre de la reconnaissance de notre profession et plus spécifiquement du réseau auquel j’appartiens, est sans conteste la clé de répartition décidée par le Ministre Daerden dans le cadre du plan de relance pour la rénovation des bâtiments scolaires. En ces temps agités pour tout le monde, une répartition équitable aurait été une belle preuve de reconnaissance. Mais bon, c’est un nouveau combat que nous devrons mener en plus de tous les autres…

Si les directrices et les directeurs ne sont pas des héros, nous sommes, je pense, au même titre que les enseignants, des travailleurs essentiels. Pourtant aujourd’hui, le métier n’attire plus car il est trop lourd. Je suis directeur depuis 18 ans maintenant et à « mon époque » quand une place s’ouvrait, il y avait généralement une demi-douzaine de candidats. A l’heure actuelle, certaines écoles sont contraintes de faire 2 ou 3 appels pour espérer avoir 1 candidat. C’est révélateur d’un malaise.

Ce monde qui n’aime pas les plaintifs…

Quand je vois ma situation par rapport à des indépendants de l’HORECA ou des membres des services de santé, j’ai des scrupules à me plaindre. Mais oui, notre tâche est lourde. Je remercie le ciel tous les jours d’avoir eu la bonne idée en 2016 de scinder mon école. J’ai la chance de pouvoir compter sur une collègue et nous sommes donc deux à porter les choses. Je me demande parfois comment je ferais aujourd’hui tout seul. Je ne suis donc pas le plus à plaindre car certains de mes collègues sont eux, fortement isolés !

Il est aussi difficile de faire comprendre la complexité des choses à nos enseignants. Beaucoup nous disent « on ne voudrait pas être à votre place » ou « jamais je ne postulerai comme directeur » mais dans le même temps, nous n’avons pas (trop) le droit de faire état de nos difficultés auprès de nos troupes car c’est faire aveu de faiblesse et le monde en général, n’aime pas les plaintifs !

Je regrette que la FWB ne prenne pas la réelle mesure de nos difficultés malgré des discours cajoleurs qu’elle nous envoie via la Ministre Désir qui s’est d’ailleurs fait une spécialité de ne communiquer avec nous que par la presse et les médias. Nous constatons que la situation des directions n’intéresse pas la FWB. Elle ne manque pourtant pas une occasion pour nous donner des tâches complémentaires et nous donner des responsabilités qui me font souvent perdre le sommeil.

Dans cette période troublée, j’ai également la chance d’avoir un PO à l’écoute et soucieux de notre bien-être. Il me fait une confiance quasi aveugle et c’est précieux. Cette situation est possible parce que j’ai un PO qui est proche de nous. Quand je vois les velléités de certains d’en arriver à un réseau unique et donc inévitablement d’avoir un PO plus distant et moins en prise directe avec la vie des écoles qu’il organise, je me dis que c’est un combat que nous ne pouvons pas perdre.

Mais que les choses soient claires, j’aime mon métier et je tente de conserver la foi ! Mon seul souhait est que notre belle fonction soit reconnue à sa juste valeur par les politiques, mais pour arriver à cela, je crains que le chemin soit encore long.

Frédéric Daerden ou “Hold-up sur les fonds européens”

On se croirait de retour dans un triste ancien temps !

Dans le cadre du plan de relance économique de l’Union européenne, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles disposera d’une enveloppe de 300 millions d’euros afin de rénover les écoles.

En soi, il s’agit d’une excellente nouvelle, tant les besoins sont importants. Toutes les écoles rencontrent des besoins de travaux importants  notamment pour réduire drastiquement la consommation d’énergie comme vont l’exiger les régions wallonne et bruxelloise. Et cela va représenter un coût gigantesque !

Malheureusement, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et son ministre des bâtiments scolaires Frédéric DAERDEN s’apprêtent à répartir ces moyens de façon totalement injuste entre les écoles.

  • Le réseau Wallonie-Bruxelles Enseignement (athénées,…) qui scolarise 15% des élèves devrait bénéficier de 58,6% des moyens, soit 176 millions d’euros pour ses écoles.
  • Les communes et les provinces qui en accueillent 35% bénéficieraient de 22,9% de l’enveloppe, soit 69 millions.
  • L’enseignement libre dans lequel sont inscrits 50% des élèves ne bénéficierait que de 18,5% de ce budget, soit 56 millions pour rénover les bâtiments.

Montant par élève fréquentant une école :

  • Wallonie-Bruxelles Enseignement : 1150 euros
  • Communale / provinciale : 199 euros
  • Libre : 111 euros

Cette proposition est totalement inacceptable puisque les élèves ne sont pas traités de manière égale (la constitution belge le garantit pourtant). Cette situation est d’autant plus choquante qu’il ne s’agit pas de la première inégalité en la matière. L’enseignement libre dispose de la moitié des ressources financières de celle d’une école de Wallonie-Bruxelles-Enseignement pour son fonctionnement.

Les parents paient tous leurs impôts et il paraît normal que ceux-ci servent à financer de façon juste l’école dans laquelle ils ont inscrit leur enfant. Devant cette situation totalement inacceptable, le Collège des Directeurs soutient la mobilisation lancée par l’enseignement catholique afin de réclamer au gouvernement une répartition juste des fonds pour la rénovation des écoles.

Vous pouvez visionner et transmettre à vos parents et contacts une pétite vidéo explicative de 2 minutes disponible en cliquant ici.

Lettre ouverte à nos politiques et nos spécialistes de la COVID

Il y a peu, vous avez annoncé que notre métier de Directeur, d’enseignant, n’est pas considéré comme faisant partie des métiers critiques. Nous ne serions pas plus à risques que d’autres professions et, de ce fait, pas intégrés dans la phase 1B de la vaccination. Vous considérez que nous sommes en capacité de tenir nos distances et de garder le matériel de protection adéquat.

En début d’année, nous devenions essentiels car il faut maintenir les écoles ouvertes, et nous sommes entièrement d’accord avec vous. Il est essentiel que les enfants maintiennent les apprentissages autant que possible. Il est essentiel que nous puissions accueillir nos élèves afin qu’ils gardent un semblant de normalité et de liens sociaux en cette période troublée. Il est essentiel que nous mettions tout en place pour nos chérubins afin de les accueillir comme il se doit.

Cependant… quand il s’agit de reconnaître notre rôle essentiel dans cette stratégie par des actes, nous ne sommes plus … « essentiels ».

Il est bien évident que le tout corps médical, tous les policiers, tous les pompiers,…ainsi que les personnes à risques sont entièrement prioritaires.

Nous sommes bien au clair que la vaccination ne fait pas l’unanimité chez les profs et directions, tout comme dans la population. Par contre ce problème de “report” de la vaccination accentue le mépris de notre fonction et nous ne méritons pas ce mépris.

Et que faites-vous à toutes ces personnes qui travaillent au sein des écoles sans pour autant être enseignant, de tous ces bénévoles qui font don d’un peu de leur temps pour améliorer le quotidien de nos élèves ?

Nous faisons face à cette pandémie depuis mars 2020 sans sourciller et notre travail permet d’accueillir chaque matin nos élèves en toute sécurité. Nous réclamons cette sécurité pour nous maintenant, c’est un juste retour des choses.

Christine Toumpsin, Présidente du Collège

Béatrice Barbier, Présidente de l’Adesp

Benoît Chandelle, Vice-Président du Collège